(Québec) C’est à une soirée exceptionnelle que nous convie le Cirque du Soleil pour le cinquième (et dernier?) chapitre des Chemins invisibles – Le Hangar des oubliés, présenté cette année à l’Agora du Port de Québec. Un spectacle d’une grande beauté et d’une spectaculaire cohésion, alliant autant le cirque, le théâtre que la danse, qui vise (et atteint) le coeur du spectateur, tout en lui en mettant plein la vue.
Compliment de la température exécrable de la semaine dernière, Le hangar n’en était mard qu’à sa troisième présentation, même s’il est à l’affiche depuis le 23 juin. La soirée de mardi était dédiée à la mémoire de l’artiste du Cirque du Soleil Sarah Guillot-Guyart, qui a perdu la vie sur scène à Las Vegas samedi dernier.
Comme trame de fond, Le hangar des oubliés raconte l’histoire d’un vieux douanier (l’édifice réel de la Douane est juste derrière l’Agora) dont les employés ont décidé de célébrer l’anniversaire de façon festive. L’homme, ancien capitaine d’un navire (fictif) venu d’Irlande qui a coulé dans le Saint-Laurent, ouvrira ainsi ses boîtes de souvenirs (littéralement les caisses du hangar) pour revivre des bribes oubliées de sa vie.
Pour le Hangar, les bancs ont été retirés de l’Agora pour permettre au spectateur de se déplacer à sa guise, au gré des numéros, et de s’immerger au coeur du spectacle du Cirque (n’ayez crainte, on peut tout de même s’asseoir dans les gradins dénudés).
Les prestations des artistes se déploient sur 360 degrés, tant au sol que dans les airs. Une savante structure de boîtes de livraison, de palettes de bois et de conteneurs de tôle forme le décor, qui s’ouvre et s’illumine, ici et là, selon le moment et les artistes qui se présentent à nous. Musiciens, chanteurs et un judicieux jeu d’éclairages complètent l’ensemble.
Le spectacle s’ouvre au son plaintif de la cornemuse et le premier segment, rappelant une peinture (un morceau de scène se déplaçant à la manière d’un bateau, avec les marins sur le pont) donne le ton poétique et théâtral à la soirée. S’ensuivent plusieurs clins d’oeil historiques et fantaisistes dans les tableaux présentés : à l’immigration, aux Premières Nations, au tournage à Québec du film I Confess d’Alfred Hithcock, à la commedia dell’arte et on en passe.